T’as pensé aux poux ?

Ça, c’est la phrase soit-disant bienveillante des gens qui n’osent pas me demander directement si je compte couper les cheveux de mon fils avant la rentrée scolaire. Je sais que ce n’est pas la vraie question, puisque personne ne demande aux petites filles de se couper les cheveux avant la rentrée des classes ! Alors ma réponse est toujours la même : « Pourquoi ? On n’aurait pas cette discussion avec une fille. Quand il me demandera de couper ses cheveux, on le fera.« 

Le malaise vient de vous

Alors les gens bafouillent, se justifient, s’excusent…

Il y a celleux qui pensent que je voulais une fille ou que je vais en faire un pédé parce que je suis une feminazie qui déteste les hommes. Il y a celleux qui pensent que je maltraite mon fils le jetant en pâture dans une société immuable. Il y a celleux pour qui c’est comme ça et pas autrement.

Pour l’instant celleux qui font du mal à mon fils, ce sont vous et vos remarques. « C’est bien ma fille », « Quelle est mignonne », « Ah c’est étonnant pour un garçon »…

Mon crime à moi : n’avoir jamais coupé les cheveux de mon fils et lui permettre d’avoir suffisamment confiance en lui pour aimer ses cheveux longs malgré les nœuds et surtout les remarques des gens. Aurais-je fait pareil avec une fille? Je ne sais pas, je n’ai pas de fille. Ma seule certitude : cela aurait été lié à sa nature de cheveux et ses demandes, plutôt qu’à sa vulve.

Et ne me dites pas que JE ramène tout au sexe alors que c’est vous qui souhaitez que le pénis de mon enfant définisse la longueur de ses cheveux. Nous n’aurions pas cette discussion si vous le laissiez être un enfant.

Se conformer pour qui ?

Alors les plus bienveillant·es me parlent de sa santé mentale à cause du harcèlement scolaire de la part des enfants mais aussi des stigmatisations de la part des équipes pédagogiques. Mais que fait-on de la douleur de ne pas être soi ? de se sentir anormal ? de vouloir effacer ce que parfois on aime particulièrement chez soi ? de la peur du rejet ? d’attendre après l’approbation des autres pour être soi et s’aimer ?

Je ne pense sérieusement pas que ce soit à mon fils de changer pour faire plaisir à des personnes qui refusent d’accueillir qui il est. Je dis « accueillir » car la question n’est pas liée à l’acceptation. Personne ne demande à qui que ce soit d’accepter : il n’y a pas d’approbation à apporter sur l’identité de mon fils.

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Laissez les cheveux des gens tranquilles !

D’une manière générale, que ce soit faussement bienveillant ou pas, tout le monde a quelque chose à dire sur les cheveux des autres, à partir du moment où ils ne correspondent pas soit aux stéréotypes de genre, soit aux critères de beauté établis.

Chez les garçons, les cheveux longs sont trop féminins. Il faut au mieux d’autres attributs virils de notre chère masculinité toxique pour que des cheveux longs soient acceptables. Chez les filles, les cheveux courts ont toujours du mal à être acceptés, d’ailleurs on parle bien de « coupe à la garçonne ». Sauf à ce que d’autres attributs hyper féminisants soient affichés ou que cela traduise une orientation sexuelle…

Pour les cheveux crépus, là aussi, les stigmates sont très lourds : cheveux sales, nids à poux, absolument pas professionnels au naturel… Pourtant les gens n’hésitent pas à les toucher sans demander quelconque consentement… Rien de tout cela n’est vrai bien évidemment, c’est juste une vision toujours bien colonialiste… Certains enfants sont exclus de certaines écoles dont le règlement interdit les cheveux crépus…

Les cheveux des asiatiques doivent eux être longs, noirs, épais, raides et contribuent à l’exotisation et la fétichisation des femmes asiatiques. Néanmoins, pour les sud-asiatiques, la question des odeurs par exemple de curry reste centrale et hyper stigmatisante.

D’une autre manière, lorsqu’une personne décide de porter quelque chose sur ses cheveux, comme un hijab ou encore un patka, la discrimination va bon train ! Là encore, le racisme va infantiliser les personnes concernées en leur expliquant ce qui ne va pas et ce qu’elles devraient faire…

Changez votre regard sur le genre et décolonisez-vous !

Dans la bibliothèque de bout’chou

Quelques livres pour aimer ses cheveux 💛 liste non exhaustive.

Cliquez sur les titres ci-dessous pour voir les fiches des livres – June ne parle pas vraiment des cheveux mais un papa aux cheveux longs en situation de handicap, j’avais tagué cheveux et là j’ai laissé 😉

Comme un million de papillons noirs

Adé adore les éclairs au chocolat, les papillons et poser des questions.

Les inventions de Malia

Malia adore mettre au point des inventions, mais celles-ci ne semblent jamais fonctionner au moment voulu…

June et sa famille

Venez découvrir June et sa famille à travers trois petites histoires bienveillantes.

Julian is a mermaid

Une si belle ode à être soi-même, peu importe les attendus genrés du monde…

The proudest blue

Une ode moderne aux nouvelles expériences, au lien indéfectible qui peut exister entre soeurs, et à la fierté d’être soi-même.

The many colors of Harpreet Singh

Harpreet adore ses couleurs, il en a une pour chaque occasion. Il prend grand soin de toujours assortir ses tenues avec son patka.

Frisettes en fête

Cet album est une jolie célébration des cheveux dans tous leurs états en présentant tout plein de coiffures. Il est léger et pourtant très important.

Hair Love

Basé sur le court-métrage du même nom ayant gagné un Oscar, cet album est une célébration des cheveux au naturel et des jolies relations père-fille – ou père-enfant aux cheveux longs

Under my hijab

Quelle chance pour cette jeune fille d’être entourée de femmes inspirantes : une grand-mère boulangère, une mère doctoresse, une tante artiste, une cousine ceinture noire de taekwondo…

Malia et le concours de génie

Repérée par la Guilde des Génie, Malia est invitée à participer à un concours de génies. La concurrence va être rude et le doute s’installe, mais heureusement Malia peut compter sur Papi et son ami Réparateur pour la soutenir et l’inspirer.

Hair twins

Tous les matins, avant que j’aille à l’école, Papa me peigne les cheveux. Et quand il peigne ses cheveux, je deviens son assistante coiffure.


2 commentaires sur “T’as pensé aux poux ?

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