Alors, raclette ou fondue chinoise ?

Le 25 janvier 2020 a débuté la nouvelle année lunaire, non seulement pour les Chinois.e.s, mais aussi pour les Coréen.ne.s ou encore les Vietnamien.ne.s. L’année du rat annonce santé, intelligence, succès et sagesse d’après la mythologie du zodiaque… Et surtout renouveau !

L’héritage des traditions

Dans ma famille, on est Chinois.e.s, anciennement de Canton, puis de Madagascar, puis de France. Trois générations nées sur trois continents différents. Les traditions ont forcément évolué de par les immigrations successives.

Je ne me souviens pas vraiment avoir célébré le nouvel an chinois, pas plus qu’un autre dimanche en famille je veux dire. On a dû faire quelques repas ou quelques restaurants, on a dû assister à quelques défilés du XIIIè avant que cela ne devienne trop mainstream… Je me souviens plutôt de mon oncle brûlant des bateaux en papier au fond du jardin, après les avoir pliés sur la table de la salle à manger. Ma grand-mère était encore avec nous. Je crois que cela s’est un peu perdu depuis.

L’entretien de l’autel chez mon oncle était et est toujours aussi très important. Les dieux Fuk, Luk et Sau trônaient fièrement aux côtés de la vierge Marie et des défunts de la famille… C’est quasi la seule photo de mon grand-père que j’ai pu observer. Il y avait mon plus vieil oncle, décédé trop jeune. Ma grand-mère les a rejoint. Puis un autre oncle. Et quand est venu le tour de ma mère, je crois que cela a été trop dur. N’y sont plus que mes grands-parents.

Outre le quotidien, à chaque fête, celles et ceux qui sont partis sont tout de même avec nous : on dépose des morceaux de gâteau achetés chez le pâtissier, des mini verres de champagne, et des fruits bien sûr en brûlant de l’encens (ça c’est chinois haha). C’est ce que j’avais cru faire discrètement à mon mariage, dans un coin devant le lieu de célébration, mais – note pour celleux que cela intéresse – la discrétion quand t’es la mariée, c’est pas ton fort !

Ce dont je me souviens le plus, comme tous les enfants je crois, c’est de recevoir des enveloppes rouges avec de l’argent, hong bao en mandarin, mais lai si en cantonnais pour ma famille. C’était aussi plus régulier comme tradition : le cadeau simple et qui fait plaisir à chaque événement, anniversaire, noël, diplôme… Le dernier que j’ai reçu doit dater de la naissance de Bout’Chou. Je pense que lui est encore un peu petit, mais je tiendrai la tradition, je crois.

Intégration et nouvelles traditions

S’il fallait être chinois.e en famille à la maison, il ne fallait surtout pas trop l’être à l’extérieur ! Cela n’a pas toujours été facile d’être une banane, pas assez chinoise pour les Chinois – surtout que je ne parle pas chinois… – et trop bridée pour être Française à 100%. C’est un équilibre instable que j’ai appris à gérer au fil du temps. Mon objectif a toujours été de choisir ce qui m’intéressait de chaque culture. Mais en réalité, comme beaucoup dans ma situation, j’ai pas mal occulté les traits chinois.

En même temps, qui fait une fondue chinoise pour le nouvel an et une raclette pour le nouvel an chinois ?

Je n’ai pas besoin d’un autel pour me souvenir ou pour rendre hommage, même si de temps en temps, cela revient… J’ai surtout envie de créer de nouvelles traditions plus mixtes, qui n’enlèvent rien aux différentes cultures qui vivent dans notre fils.

Et côté lecture ?

Depuis le début du mois, j’ai publié des livres en rapport de près ou de loin avec le nouvel an lunaire. C’est important pour moi, surtout vu notre manque d’assiduité sur la question, que Bout’Chou puisse connaitre tout de même quelques traditions…

Abominable

J’ai à cœur de montrer des œuvres avec des personnages et des environnements qui nous ressemblent et il sait déjà bien faire la différence, croyez-moi !

Amy Wu and the perfect bao

Amy Wu est une petite fille qui sait faire plein de choses, mais il y a une chose à laquelle elle tient particulièrement mais qui lui échappe encore… Faire des bao aussi parfaits que ceux de sa maman, son papa et sa grand-mère.

Les lanternes de tonton

On suit la quinzaine du nouvel an de Zaodi et notamment à partir du 3ème jour de la nouvelle année lorsque les enfants reçoivent des lanternes de leur oncle maternel, un véritable moment de joie et de partage avant de débuter sérieusement la nouvelle année.

Amy Wu and the patchwork dragon

Alors que la maîtresse finit de raconter une histoire sur les dragons, elle invite les élèves de sa classe à fabriquer leur propre dragon, un qui leur ressemble, un spécial juste fait par et pour elleux.

Ruby’s chinese New Year

Un joli conte pour se réapproprier quelque peu la fameuse course des animaux du zodiaque…

On se donne rendez-vous le 2 février 2020 pour le défilé officiel à China Town, Paris 13 ? et plus si affinités…

Edit : ou pas… Défilé reporté…


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