Nous n’aurions pas cette discussion si j’étais un homme

J’en ai marre qu’on me dise que je suis trop ou pas assez, que mon mec doit bien en chier, que je devrais quand même penser à arrondir les angles, mettre de l’eau dans mon vin et toutes les expressions du monde pour que surtout je l’ouvre moins et que je tienne plus compte des autres – des hommes – que de moi-même.

Aux femmes qui sont agressives, continuez à être assertives

  • Quand j’annonce être enceinte et que mon boss fait une blague sur mon licenciement, je ris plus fort en disant que cette conversation est enregistrée et qu’on se retrouve au prud’homme.
  • Quand mon boss ressort en réunion, mot pour mot ce que je viens de proposer, je rétorque sèchement « oui, c’est ce que je viens de dire ».
  • Quand mon boss dit qu’il ne fait plus de blagues racistes, misogynes, lgbtqphobes… en ma présence car il sait que je ne rigole pas, je clame que c’est une bonne nouvelle.

Aux femmes qui sont autoritaires, continuez à être des meneuses

  • Quand mes boss hommes en réunion tardive, eux aussi parents, me disent de rentrer pour m’occuper de mon fils parce son père va finir par craquer, je demande comment s’en sortent leurs enfants et leur compagne / compagnon.
  • Quand mon boss me pousse sur un projet génial mais casse gueule, que je cadre et qu’il me répond « je croyais que t’avais peur de rien ? » Je lui confirme mais précise que cela ne signifie pas y aller tête baissée sans préparation !
  • Quand nos partenaires financiers nous ont dit, à ma collègues et moi, visez 10 villes en France et ce sera déjà pas mal si vous y arrivez. Nous avons redoublé d’efforts et avons financé 25 villes et le tour du monde.

Aux femmes qui sont pénibles, continuez à dire la vérité

  • Quand ma mère, mes copines, mes collègues me disent que j’abuse de laisser la quasi entièreté des tâches ménagères à mon mari « il est cool mais quand même ». Ou quand mes amies me disent à quel point c’est dur pour leur homme de gérer à la maison, qu’on leur demande beaucoup aujourd’hui à ces hommes, que dès qu’elles ne sont pas là c’est la folie… Je leur réponds que ce n’est pas ma faute si elles ont choisi un mec de merde.
  • Quand mes parents et mes beaux parents n’ont pas été invités à notre mariage parce que nous avions décidé ensemble de faire ça entre 2 témoins, mais que je suis restée la méchante qui a exclu tout le monde, je leur ai demandé s’ils voulaient toujours venir à la fête… parce que si mes décisions ne leur convenaient pas, on pouvait toujours s’arranger pour qu’ils n’y soient pas non plus !
  • Quand un recruteur me demande comment ça se passe avec bébé pour la nounou, les horaires étendus toussa toussa, je réponds que mon enfant a un père.

Aux femmes qui sont dans l’excès, continuez à occuper l’espace

  • Quand je fais une présentation sur un projet très important, en soirée, et que mon mari vient me soutenir dans le public avec notre bébé en porte-bébé, et qu’on ne me parle que de la chance que j’ai d’avoir un mari / un papa aussi présent, je réponds que je n’aurais jamais eu ces compliments si on avait inversé les rôles.
  • Quand mes copines, des inconnues, le corps médical me disent à quel point j’ai de la chance d’avoir un mari présent à chaque rendez-vous pendant la PMA, pendant la grossesse et depuis la naissance, mais qu’elles me regardent comme la mère complètement défaillante parce le père sait où est le carnet de santé, je leur dis que ce n’est pas ma faute si elles ont un mec de merde (oui encore… souvent en fait…).
  • Quand mon mec me dit qu’il a l’impression de servir à rien parce que je ne lui demande même pas d’aide pour ouvrir un pot de confiture – je préfère utiliser une cuiller – je lui réponds que croire en moi et m’encourager serait bien mieux que de faire comme si je n’en étais pas capable.

Aux femmes qui sont gênantes, continuez à poser les questions qui dérangent

  • Quand ce voisin m’a dit que je ne trouverai jamais un homme si je ne me mettais pas à la cuisine et tant que je n’apprendrai pas à me taire, j’avais 12 ans, j’ai pleuré, je lui ai demandé alors pourquoi lui était célibataire, mais je n’ai pas changé.
  • Quand ma belle-mère m’a expliqué qu’il faut parfois apprendre à fermer sa bouche, en prenant exemple sur elle qui laisse son beau-fils avoir des propos racistes, je lui demande comment ça se fait qu’elle laisse ses enfants et petits-enfants être insultés sans dire un mot, et que je n’étais surement pas prête à suivre son exemple !
  • Quand on me demande pourquoi je veux faire de mon fils une fille, je leur demande « vous voulez voir sa bite? »

Quand je vous dis que nous n’aurions pas ces conversations si j’étais un homme… Croyez-moi ! Et il est temps que ça change.


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