28 août 2019, 240ème jour de l’année 2019 pendant laquelle, en France, tous les 2 jours et 10 heures, une femme meurt, sous les coups de poings, de couteau, de fusil, de son compagnon ou de son ex-compagnon. 99 féminicides, 99 assassins, 99 vies volées sans compter celleux qu’on appellera les dommages collatéraux, les enfants, les familles, les ami.e.s, celleux qui restent.
99 féminicides
Ce ne sont là que les chiffres des femmes retrouvées, médiatisées… Ce ne sont là que les chiffres des femmes tuées par leur compagnon ou ex-compagnon. Pas toutes les femmes qui meurent d’être femme, d’être mère, d’avoir dit non, d’être au mauvais endroit au mauvais moment, d’être travailleuse du sexe, d’être. Pas toutes les femmes qui subissent des violences physiques, sexuelles, psychologiques, émotionnelles, économiques. Pas toutes les femmes qui vivent dans la peur…
Ces 99 assassinats sont des féminicides. Ce ne sont pas des crimes passionnels, des drames conjugaux, des violences romantiques, qui seraient des manières parmi tant d’autres de prouver son amour. NON. Ce sont des assassinats perpétués par des hommes qui ont perdu le pouvoir sur des femmes qu’ils voulaient contrôler.

99 objets
Parce que le patriarcat c’est ça. Faire de la femme un objet, objet de désirs, objet de contrôle, objet de pouvoir, au service et à la merci de l’homme qui ne se retrouve dans sa virilité que s’il la chasse, la traque, la soumet, lui impose tous ses caprices.
Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours.
Benoîte Groult
Mais LA femme n’existe pas. Nous sommes pluriElles, autant qu’il y a de femmes sur la planète. Cette chimère de femme qui ne serait que douce et attentionnée, mère bien sûr, tout de même capable de tenir un pays quand les hommes décident de se faire la guerre, mais qui doivent bien vite retourner à la bonne tenue de leur foyer, cette chimère n’existe pas.
Nous sommes des êtres humain.e.s, bien plus humaines que certains hommes à en croire les 99 assassins qui me mettent la rage ce soir… Nos êtres, nos corps, nos droits, nos vies, nous appartiennent et nous réclamons l’égalité, que cela plaise ou non !
STOPFEMINICIDE
99 voix
se sont éteintes cette année et il faut malheureusement cela pour que des centaines et des milliers d’autres s’élèvent. Mais elles ne se tairont plus. Nous ne nous tairons plus. Je ne me tairai plus.
Ma mère n’est pas morte sous les coups de mon père. Ma mère nous a sauvées. Ma mère était une guerrière. Nous avons eu la chance d’avoir à nos côtés une famille qui nous a aidées quand nous sommes parties au milieu de la nuit. Nous avons eu la chance d’avoir à nos côtés une famille qui nous a accueillies quand nous ne savions pas où aller. Merci.
Force et cœur sur vous.
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