A la naissance de Bout’Chou, Monsieur Chou a pris un mois de congé : 3 jours naissance, 11 jours paternité, et le reste en congés payés. Il avait en ce sens très rapidement prévenu sa hiérarchie pour qu’il n’y ait pas de souci. Ce n’était pas une demande que je lui avais faite, c’était un acte complètement spontané. Cet article est un témoignage des bienfaits d’un congé paternité d’un mois, pour nous, pour moi, pour lui, et donc pour notre fils.
Pour nous, de la solidarité et de la compréhension
Devenir parents c’est se plonger dans l’inconnu comme jamais. C’est un aller sans retour, avec la responsabilité désormais d’accompagner un petit être si fragile dans un monde si dur. C’est une pression folle, des fois insoutenable : 50 cm pour près de 3,4 kg, livré sans mode d’emploi, avec des moyens de communication limités…
Alors apprendre à deux comment être trois, c’est essentiel. Même si je suis celle qui s’est arrêtée, congé maternité puis congé parental, aujourd’hui et depuis que Bout’Chou est né, Monsieur Chou sait. Il sait ce que signifie se lever la nuit et assumer une autre journée derrière. Il sait que je ne suis pas en vacances. Il sait qu’après une nuit dégueulasse, on a toujours tous les deux un boulot. Il sait.

Pour moi, une récupération rapide
Il faut du temps pour se remettre d’une grossesse et d’un accouchement, a fortiori quand cela a été difficile. Heureusement, j’ai eu la chance de mener une grossesse médicalement parfaite et un accouchement simple, rapide, non traumatisant. Mais du temps, c’est exactement ce qu’on n’a plus une fois que bébé est arrivé.
Sauf… si le papa est là suffisamment longtemps pour jouer son rôle de père et de compagnon. Les 11 jours post-maternité sont à peine suffisants pour réaliser qu’il faut désormais compter avec un nouveau membre de la famille. Celui-ci sait généralement se faire entendre mais pas forcément se faire comprendre. On commence à peine à prendre nos marques que le papa doit retourner travailler et laisser la maman seule avec son bébé, avec un mode d’emploi à peine déchiffré, dans un manque de sommeil qui frôle la torture, bref dans les conditions idéales pour faire une dépression ! Emma en parle toujours mieux que moi et en dessin :
Pour lui, un lien indéfectible avec son fils
Quand Bout’Chou est arrivé, lové dans mes bras, entre lui et moi, c’était une évidence. C’était une rencontre, mais nous nous connaissions déjà, grâce à 8 mois fusionnels.
Pour Monsieur Chou, c’était différent. Ils avaient déjà communiqué bien évidemment mais mon ventre faisait toujours barrière. La rencontre a donc été d’autant plus forte et importante entre père et fils. Mais plus encore, apprendre à s’occuper de son fils, avec moi puis seul, lui a permis de prendre sa place de père, de devenir père, de créer avec son fils un lien qui ne pourra jamais être remis en question.

Petit tour d’horizon des congés paternité dans le monde
Depuis 2002 en France, le congé paternité permet au nouveau père (salarié) de bénéficier de 11 jours calendaires rémunérés, s’ajoutant aux 3 jours ouvrables naissance, et ainsi de pouvoir rester avec sa famille. Actuellement le débat fait rage pour allonger ce congé, bien que la secrétaire d’Etat semble avoir clos la discussion.
Comme le montre la carte de l’organisation internationale du travail ci-dessous, la France est loin d’être la plus mal placée en matière de congé paternité. Avec ses 14 jours, elle se place en 10ème place des pays les plus favorable en la matière, ex-aequo avec le Danemark, le Kenya, la Pologne et le Royaume-Uni. L’Espagne et le Portugal proposent eux 15 jours, la Finlande 18. Et puis il y a un gap : les papas norvégiens bénéficient de 70 jours, les italiens 90 jours, les australiens 126 jours.
Ce qui nous amène tout naturellement au top 3 : le Canada 245 jours, l’Allemagne 365 jours et la championne toute catégorie la Suède 480 jours ! Comme quoi, c’est possible…
Très bon article, bravo ! La question est essentielle dans le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes.
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Merci ! J’espère que bientôt ce sera la norme minimale !
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Encore faut-il par contre que les pères prennent ce fameux congé. En Allemagne, ça reste une minorité. Dommage!
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Désolée de ce retour un peu tard. En France aussi peu le prennent, mais de plus en plus. Je connais plein de papas qui veulent être « acteurs de leur paternité ». Ça change petit à petit !
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