Nouvelle rentrée, nouveaux défis, nouveaux horizons… Bref j’ai passé un entretien ! Première étape avec le chargé RH, idéale. Nous voici seconde étape avec le directeur. Quelques passages choisis, à peine romancés…
Acte I « Bonjour Mademoiselle ! »

Moi (dans ma tête) : Non mais il n’est pas sérieux… Dès l’entrée en matière il me chauffe ? Comment je vais faire pour me retenir ? Bon calme-toi, il est old school, le chargé RH t’avait prévenu. Tu as l’habitude, laisse couler…
Directeur : Donc je vois que vous avez 28 ans… Comment comptez-vous vous positionner face à une équipe composée de personnes qui sont là depuis longtemps et surtout qui, pour certains, ont le double de votre âge et donc de votre expérience ?
Moi : Véritablement dans une écoute active [bla bla bla]. Ce n’est pas mon rôle d’arrivée en sachante [bla bla bla]. Coopération [bla bla bla], co-construction [bla bla bla], management différencié [bla bla bla]… Comme j’ai pu le faire dans mes missions précédentes [bla bla bla].
Directeur : Ce n’est pas rédhibitoire bien sûr…
Moi (dans ma tête) : Bien sûr, sinon je ne serai pas là…
Directeur : …mais vous comprenez, c’est une équipe difficile. Si vous aviez 45 ans, vous auriez la peau tannée comme du cuir, aucune remarque ne vous toucherait.
Moi (en riant) : Et bien comme ça, ils vont m’endurcir ! On peut avoir plein d’a priori sur moi, je suis une femme, je suis jeune, j’ai une petite voix fluette, mais il ne faut jamais se fier aux apparences !
Le chargé RH rigole, le directeur reste impassible.
Moi : Plus sérieusement, j’ai eu telle et telle expériences [bla bla bla]. Et pour être totalement honnête avec vous, j’espère n’avoir jamais la peau aussi dure, au point de ne plus réagir quand un collaborateur me fait une remarque ou une attaque. L’idée n’est pas de le prendre personnellement, jamais, mais professionnellement, c’est un signe de mal-être et le jour où j’arrêterai de m’en soucier, ce sera le jour où je devrai changer de travail.
Le chargé RH acquiesce, le directeur change de sujet.
Acte II « Vous être mariée, vous avez un enfant… »

Moi (dans ma tête) : Il continue…
Le chargé RH grince des dents.
Directeur : Ca va pour le récupérer ?
Moi : Mon fils est chez sa nounou, je le récupère en fonction de mes horaires de travail. Avec le papa. Après le gros avantage, c’est que le papa, lui, sait rentrer tout seul !
Moi (dans ma tête) : T’en fais peut-être un peu trop… OK il cherche mais n’abuse pas…
Chargé RH (rit et joue de la situation apaisée) : Ah, ça c’est important !
Directeur (enchaine) : Et il a quel âge ?
Moi (ne sachant plus trop avec la blague précédente) : Euh… Mon mari ou mon fils ?
Le chargé RH rit.
Directeur : Non votre fils, bien sûr. Je vois que vous avez mis moins d’un an sur votre CV. Je ne me permettrai pas.
Moi (dans ma tête) : Vu ce qu’il se permet déjà…
(au directeur) : 5 mois, j’avoue que je ne voyais l’intérêt d’avoir un tel niveau de détail.
Chargé RH : Non en effet.
Le directeur passe alors la troisième…
Acte III « Parce que vous savez, embaucher une maman avec un jeune enfant… »

Chargé RH (râle dans sa barbe sachant bien que le directeur, s’il était borderline jusqu’alors, venait clairement de dépasser la ligne…) : Roh, maintenant…
Moi (dans ma tête) : Il a osé… Calme-toi, calme-toi, calme-toi. Ne lui demande surtout pas s’il aurait posé la question à un homme…
Directeur : … il tombe malade, il faut s’en occuper…
Moi : Il risque de tomber malade, ça c’est sûr. Maintenant vous savez, il a un papa, qui s’en occupe très bien et qui a également des jours enfant malade !
Bref, en 2017, j’ai passé un entretien classique pour une jeune maman. Je suis assez fière d’avoir su lui répondre sans m’énerver, tout en maintenant mes positions. Merci également au chargé RH pour ses réactions.
Et vous ? des expériences similaires ?