
- Auteurice : Lupita Nyong’o
- Illustrateurice : Vashti Harrison
- Edition : Scholastic
- Date de publication : 2020
Sulwe a la peau noire comme le ciel de minuit. Elle est plus foncée que tous les autres membres de sa famille. Elle est aussi plus foncée que tout le monde à son école. Tout ce que Sulwe souhaite, c’est être belle et avoir le teint aussi clair que celui de ses parents. Mais un soir, une aventure magique dans le ciel lui ouvrira les yeux et changera tout…
Dans la construction de l’imaginaire collectif, le jour et sa clarté sont synonymes de lumière et de beauté, là où la nuit et sa noirceur sont synonymes d’effroi et de laideur. Cela s’est notamment transposé dans la construction du classisme et du racisme avec des conséquences gravissimes sur les personnes qui subissent le colorisme, sociétal comme par exemple Sulwe à l’école, intrafamilial, dans tous les cas systémique.
Cet album montre tout cela : la mise à l’écart, l’impossible rapport à la beauté, la douleur [auto]infligée, l’envie, la peine, la colère et je dirai même l’incapacité de la mère de Sulwe à la rassurer seule face à sa beauté extérieure et intérieure. Tout comme Sulwe, l’actrice et autrice Lupita Nyong’o a subi le racisme lié à sa couleur de peau. Elle explique dans une note à la fin de l’album avoir essayé toutes sortes de choses pour éclaircir son teint, alors même que sa mère lui disait qu’elle était belle. Ce n’est que plus grande lorsqu’elle a commencé à voir des modèles sublimer la beauté des carnations foncées qu’elle a vraiment commencé à changer son regard.
Utiliser la légende des deux sœurs Jour et Nuit, un conte à l’intérieur de l’histoire, est une manière douce d’aborder un sujet difficile, sublimé par les illustrations de Vashti Harrison. Regardez ce travail sur les carnations, les cheveux, les traits de visage…
Je n’ai que des extraits du livre en anglais mais une version française est disponible aux éditions québécoises Scholastic.