
- Auteurice : Cordélia
- Couverture : Oriana Marini
- Edition : Scrineo
- Date de publication : 2021
Vous ne devinerez jamais ce qui m’est arrivé ! Après avoir causé un tremblement de terre à l’école, j’ai découvert que j’étais une sorcière ! Moi, Nora ! J’ai donc commencé mon apprentissage avec deux autres élèves, Maelys et Rajan, et Mme Wàn, ma prof de musique. Et oui, elle aussi c’est une sorcière, je ne m’en serais jamais doutée !
Et puis, on a aussi découvert qu’un groupe de garçons de notre collège avaient mis en place un jeu hyper sexiste. Alors, on a décidé de se servir de nos pouvoirs pour leur donner une bonne leçon…
Suis les premiers pas de Nora en sorcellerie, aux côtés de Maelys et Rajan, dans une histoire bourrée de tendresse, de solidarité et d’humour !
Voici un roman que j’aurais aimé lire il y a de cela 20 ans ! L’héroïne est une sorcière, une jeune fille métisse, grosse, élevée par deux papas, et bien que perçue de manière stéréotypée et discriminée par certains de ses camarades, elle les remet en place et s’adresse directement aux lecteurices pour déconstruire les agressions qu’elle subit.
Devenir sorcière va lui permettre de lui donner confiance en elle mais son esprit critique, sa gentillesse, sa curiosité, son humour, tous ces traits de caractères étaient déjà là et bien ancrés. C’est ce que j’apprécie dans ce roman jeunesse dont le fil conducteur est bien évidemment le parcours initiatique de Nora en tant qu’apprentie sorcière mais pas que ! Son ingéniosité et son sens de la justice vont immédiatement donner du sens à cette révélation pour lutter contre le sexisme qu’elle (et tant d’autres) subissent.
Gros coup de cœur pour le trio de sorcières, Rajan, tout jeune apprentie sorcière garçon, et Maelys, apprentie sorcière plus expérimentée qui offre une belle et puissante représentation d’une jeune fille sourde. Bref, un concentré sorore de féminisme, d’antigrossophobie et d’antivalidisme, sans histoire d’amour, sans compétition entre deux filles, un bonheur à lire !
Et le tome 2 est déjà sorti…
Un point tout de même sur la description de Mme Wàn. On sait peu de choses sur elle mais par deux fois elle est décrite à travers ses yeux, soit « allongés », soit « en amande ». Pour suivre le travail de Cordélia, je savais que je ne lirai pas l’expression raciste « yeux bridés », mais je ne suis pas fan des comparaisons à la nourriture, même si une description géométrique est plus souhaitable. En outre les formes en amande / allongé / oblong correspondent à énormément de formes d’oeil et pas forcément avec épicanthus. Bref, lorsque vous écrivez des personnages est-asiatiques, n’hésitez pas à NE PAS décrire nos yeux, nous avons plein d’autres traits physiques qui nous caractérisent.
Désolée pour les scans de qualitay…
Ma fille (presque 10 ans) a adoré. Elle l’a posé directement sur ma propre pile à lire (mais celle-ci déborde). J’aime beaucoup ce qu’écrit Cordelia, pas juste les histoires mais la crédibilité des personnages.
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Oui il y a un ancrage qu’on lit rarement !
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