J’ai mal et pourtant, ça ne se voit pas…

  • Auteurice : Lucile de Pesloüan
  • Illustrateurice : Geneviève Darling
  • Edition : Isatis
  • Date de publication : 2018

On peut souffrir de l’intérieur et n’avoir aucun bleu sur le visage, aucune ecchymose à montrer. Difficile d’imaginer ce qui se passe à l’intérieur, de voir la tempête et les fusées qui traversent nos pensées. Une vingtaine de personnages confient ici, en textes et en images, un petit moment de leur détresse avec le quotidien qui continue, inlassablement, de tourner autour. Un roman graphique qui aborde le thème de la santé mentale de manière intime et sans complaisance avec des illustrations poétiques et métaphoriques qui s’ancrent complètement dans la réalité

Au fil des pages, nous découvrons Shushanna, Karim, Mélissa, Izna, Anne-Marie, Manu, Jules, Catherine ou encore Axel. A travers une série de témoignages courts, d’un simple paragraphe à un récit d’une page, leurs mots se posent sur leurs maux, ceux qu’on ne voit pas, ceux dont on ne parle pas. Les personnages exposent ce qu’iels ressentent et leur décalage au monde : dépression, trauma, spm, anorexie, boulimie, addiction, hypersensibilité, hypocondrie, anxiété, dissonance…

Ces témoignages sont fictifs mais inspirés de la réalité, soit celle de l’autrice directement, soit des personnes qu’elle a côtoyées ou de ses recherches. Ils sont mis en perspective par des illustrations à la fois douces et percutantes.

Cet album est resté longtemps dans ma bibliothèque car j’avais un peu peur de le lire. Il est pourtant essentiel non seulement pour les personnes concernées pour briser une solitude et un mal-être dont on ne parle jamais, mais aussi pour les personnes de leur entourage qui ne comprennent pas. Les ressources à la fin sont exclusivement québécoises étant donné que le livre est québécois, mais les sites internets peuvent déjà apporter des débuts de réponses.

« J’ai fait deux dépressions à l’adolescence, ce n’est pas forcément très grave. Mais quand on en parle ça fait peur et si on ne dit rien, on peut vite devenir un fantôme.

Je voulais que les adolescents se reconnaissent, s’identifient, sachent qu’ils ne sont pas fous, que ça passe, que ce sont des états. »

Lucie de Pesloüan

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :