
- Auteurice : Truong Tran
- Illustrateurice : Ann Phong
- Edition : Children’s Book Press
- Date de publication : 2014
This summer, Ami Chi is taking a trip to far off Vietnam, where the streets are crowded with zipping scooters and fruit is shaped like dragons and stars.
« Qu’y a-t-il de si génial avec le Vietnam de toute façon ? Et pourquoi est-ce que tu continues d’appeler le Vietnam « chez toi » ? » C’est ce que j’aimerais dire. Mais à la place, je soupire et dit : « Ce voyage prend une éternité ».
Ami Chi part en voyage avec ses parents, direction le Vietnam. Mais si sa mère est super enthousiaste, pleurant de joie en retrouvant son frère puis la maison familiale et sa mère, Ami Chi ne voit que l’air humide et chaud qui fait coller les vêtements à la peau, un tonton inconnu qui pince les joues, des rues encombrées de scooters bruyants, une grand-mère qui ne parle pas anglais dans une maison qui fait la taille de son garage, chez elle aux EUA. Parce que oui, chez elle, ce n’est pas ici !
Ba ngoai ne parle pas anglais… « Ne sois pas frustrée » dit Maman. « Elle peut te parler d’autres manières »
Comment pourrions-nous être chez nous dans un endroit où ne sommes jamais allé·es ? Et pourtant, une aventure au marché animé de Cho Lon permettant de se faire une nouvelle amie, et un temps privilégié avec ba ngoai (grand-mère en vietnamien) permettant de partager une chanson aussi belle que triste autour d’un plat de fruits frais coupés, et « c’est chez moi ici aussi, ma maison loin de la maison »…
L’heure des au-revoir arrive finalement trop vite. Ba ngoai est trop âgée pour un jour venir aux EUA… Alors, elle remplit les poches d’Ami Chi avec des bananes séchées, et cache des rivières de larmes derrière ses mains. Elles n’ont pas besoin d’échanger de mots, la vieille femme a su toucher le cœur de sa petite-fille…
Cet album, bilingue vietnamien – anglais, sous des coups de pinceaux magnifiques, a été directement inspiré par les neveux et nièces de l’auteur. Lui-même, né au Vietnam, a émigré à l’âge de 5 ans quelques jours avant ce qu’on appelle la chute de Saigon. Il lui a fallu 25 ans pour retourner non seulement au Vietnam, mais aussi pour accueillir son identité vietnamienne comme n’étant pas excluante de son identité américaine. « Home », chez soi, est finalement moins lié aux racines d’un pays qu’aux racines de son cœur, et rien que cela, c’est un voyage.