
- Auteurice : Fabien Fernandes
- Illustrateurice : Sandra Violeau
- Edition : Jungle
- Date de publication : 2018
Dans une Inde ancienne et fantastique, Ayati une adolescente de 14 ans ayant perdu ses parents très jeune vit une enfance difficile. Élevée par son oncle et sa tante, elle subit les corvées familiales, son rêve le plus cher est de s’extirper de cette vie qui ne la rend pas heureuse… Un jour alors qu’Ayati est partie chercher de l’eau pour le foyer familial, elle découvre sur le chemin du retour son village assaillit par des pirates, la doyenne sur le point de se faire tuer. Ayati tente de la défendre, coûte que coûte, se manifeste alors un don inné qui lui permettra de sauver la vieille femme..
Pour l’anecdote, j’ai acheté cette bd pour moi à la recherche de représentations sud-asiatiques justes et en français. Lorsque j’ai commencé à le lire, attiré par la couverture, Bout’Chou m’a demandé de lire à haute voix. C’est une bd, il avait 3 ans et demi ! Il n’a pas décroché une seconde, et vivant l’histoire comme à son habitude à fond, riant, sursautant, grimaçant… On a enchainé sur le tome 2, acheté le tome 3 à sa sortie quelques mois plus tard, et on attend désormais le tome 4 dont l’auteur n’a annoncé la signature du contrat que tout récemment… Comme j’en avais un peu marre de lire et relire les bds, je les avais rangées pour faire tourner les lectures, mais je les ai ressorties il y a peu et l’amour pour Ayati n’a pas faibli !
Pour en venir au fond, la ligne de base n’est pas nouvelle : une orpheline élevée par sa famille maltraitante, une attaque, une révélation, un cheminement initiatique, un combat contre les forces du maaaaal… Mais qu’est-ce qu’elle fait du bien cette histoire portée par une adolescente sud-asiatique, a fortiori dont la carnation n’est pas éclaircie ! D’une manière générale, il y a différentes teintes de peau, mais pas de jeu basique coloriste peaux foncées = méchants moches / peaux claires = gentils beaux.
Outre les illustrations, j’apprécie particulièrement la personnalité d’Ayati. Celle-ci partage régulièrement ses émotions et en fait une véritable force. Elle n’a pas la langue dans sa poche, surtout face aux dieux et aux esprits qui n’ont pas vraiment l’habitude que des êtres humains ne les écoutent pas sans réfléchir. Elle n’hésite pas à leur dire qu’ils ont tord et qu’elle va suivre sa propre voie (et voix).