Mon monstre et moi

Mon monstre ne me quitte jamais… et il est très autoritaire ! Jouer, me brosser les dents ou m’endormir, je ne peux rien faire comme je veux. Si seulement je pouvais le faire disparaître…

D’aussi loin que notre petit personnage principal s’en souvienne, son monstre a toujours été là : premiers pas, premier jour d’école… et pas que les premières fois ! Jouer, s’habiller, dormir… Il est toujours là. Parfois, il devient si gigantesque, qu’il est complètement impossible à semer.

Mais surtout, personne d’autre ne le voit ! Ni maman, ni papa, ni grand frère. Grand-mère non plus ne le voit pas, mais elle, elle écoute. Elle écoute sans rien dire le désespoir de son petit-enfant, face à un monstre qui ne partira jamais et qui ne le laissera jamais tranquille. Le monstre aussi a écouté et a commencé à rapetisser…

Je ne vous spoile pas la fin même si c’est assez évident.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, l’autrice a elle-même souffert de troubles paniques, un trouble anxieux caractérisé par des attaques de panique récurrentes et sévères. Elle a écrit cette histoire pour offrir aux enfants et à leurs parents un support pour parler des soucis et de l’anxiété, et ainsi espérer qu’aucun enfant ne souffre en silence.

C’est un album essentiel pour parler d’un sujet trop peu traité : la santé mentale de nos enfants, qu’on suppose bien trop naturellement sans problème, et dont on minimise bien trop souvent les vécus et ressentis – a fortiori nos enfants racisé·es, neuroatypiques, en situation de handicap… dont la charge mentale, raciale, validiste… ne fait qu’aggraver un peu plus la situation. En français, il est seulement précisé qu’il s’agit d' »une histoire pour prendre confiance en soi », mais c’est en réalité bien plus profond.

Enfin, point intéressant : notre petit personnage principal est un enfant sud-asiodescendant (surement anglo-bangladais et musulman comme l’autrice) et peu genré (il n’y a qu’un accord au masculin qui ne s’entend pas à l’oral).